Art Contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes

Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste portugais Sérgio Carronha est invité à un voyage vers une ville où se rencontrent deux fleuves.

Les deux fleuves, l’un mâle et l’autre femelle (le Rhône et la Saône), signifient la dualité, en tant qu’êtres vivants, soumis et vivants dans des forces opposées et complémentaires comme le jour et la nuit. Lorsque cette conjonction d’éléments se produit, la terre fournit une grande force de vie. S.C.

Ce voyage vers La BF15, via la résidence à Moly-Sabata, convoque un processus de mémoire, une collection d’idées et d’expériences sur l’environnement, le paysage, l’être et le cosmos.

La Route des Signes fait référence à la manière dont un chemin est tracé sur une carte à travers des signes, des symboles du paysage, du relief, de la géographie.

Aussi, elle relève de la simple intuition, de l’interprétation des rêves comme du magnétisme du parcours.

Le parcours proposé par l’artiste nous invite à apprécier le hasard et attirer notre attention sur un ensemble de happenings. Les œuvres présentées s’inspirent de moments imprévisibles, de coïncidences, de synchronicités, d’impulsions, qui ont en quelque sorte un effet sur nos décisions.

L’espace de La BF15 est investi d’une logique spatiale, fonctionnant comme une carte énergétique. Nous passons progressivement d’un état d’esprit influencé par l’illusion du monde matériel, en passant par le côté obscur de la peur et de la mort, jusqu’à atteindre la pièce du fond, où nous sommes invités à regarder dans nos propres profondeurs.

Une publication retrace cette aventure de Montemor-o-Novo à Lyon en passant par Moly-Sabata, carnet de voyage, de résidence et d’exposition.

L’année 2025 célèbre les 30 ans de La BF15. C’est l’occasion de réactiver, dans chaque exposition de l’année à venir,  une œuvre présentée durant ses trois décennies. Créer des dialogues d’artistes, faire des liens entre les différentes pratiques et générations, c’est honorer les constellations propres à une programmation, c’est révéler la pérennité des oeuvres malgré le rythme des expositions temporaires, c’est revendiquer l’importance d’un accompagnement sur mesure et l’intérêt de l’aide à la production qui nous sont chers.

Pour La Route des Signes, c’est La carte de l’artiste Pascal Poulain (exposée à La BF15 en 2010) qui s’impose. Elle déploie un territoire sans frontières, ni reliefs, depuis les côtes portugaises jusqu’à l’Afghanistan. Seule la sonorité des différentes toponymies, l’orthographe des villes et des villages nous fait passer d’un pays à l’autre, de Montemor-o-Novo à Lyon.