L'amour se porte autour du cou
Rima Samman
Structure
Galerie Regard SudLieu
1/3, rue des Pierres Plantées69001 Lyon
au 18.01.2025
Vernissage
21.11.2024, 18h-21hHoraires
Du mardi au samedi, de 14h à 19h et sur RDVTarifs
Entrée libreSites internet
L'amour se porte autour du cou
Rima Samman
En résonance avec la 17e Biennale de Lyon – Art Contemporain
Cinéaste, artiste pluridisciplinaire et productrice franco-libanaise née au Liban, Rima Sam-
man obtient son diplôme d’Orthoptie de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie, avant
d’interrompre sa thèse en Sociolinguistique arabe à la Sorbonne Nouvelle pour travailler dans
le cinéma.
À ses débuts, elle occupe divers postes sur de nombreux films d’auteurs, parmi eux : Bruno
Dumont, Ziad Doueri, etc. tout en écrivant et réalisant ses propres films.
Cinéaste éclectique, ses films de fiction sont préachetés par France 3 et Arte et primés dans
de nombreux festivals, tandis que ses films expérimentaux et ses essais sont diffusés dans les
festivals, les musées, et projetés en avant séance dans les salles de cinéma.
Son travail ne se limite pas au cinéma. En 2021, elle publie un livre de photos intitulé L’amour
se porte autour du cou, avec un texte de Sylvain Prudhomme. Paru chez Filigranes éditions,
cet ouvrage présente une autre facette de son travail artistique exposé à Paris Photo, en galerie
et dans des festivals et foires de photographie et d’art contemporain en France et à l’étranger.
Actuellement, elle travaille sur son prochain long métrage Pas de tristesse, et vient de terminer
sa nouvelle série de photographie Le bonheur tue.
Outre son travail d’artiste, elle enseigne le cinéma à l’INALCO, elle est membre de Jury du
diplôme de fin d’études à Gobelins école de l’image, et elle dirige la collection Photographes
de notre temps au sein de la société de production de longs métrages de fiction Filigranes
Films, qu’elle crée en 2011 avec Patrick Le Bescont, Jacques Borgetto et Jérôme Lentin.
L’amour se porte autour du cou est une série tirée de l’album de famille de mes parents,
mes oncles, tantes, cousins et cousines. Une famille banale des temps modernes, éparpillée
aux quatre coins du monde, à cause des différentes guerres marquant l’histoire du Liban,
mon pays natal. La mémoire de ma famille étant attachée à l’idée du lien, de l’accueil et de
l’hospitalité à toute épreuve.
L’amour se porte autour du cou mêle des photos d’identité et des photos de groupe. La
colorisation à la main me permet d’appeler à moi des êtres chers, décédés il y a longtemps,
et de leur donner une nouvelle vie. Je me réapproprie au présent le passé qu’ils m’ont lé-
gué. N’ayant pas moi-même d’enfant, j’ai eu le besoin de laisser mon empreinte sur mon
album de famille, avant de le transmettre aux générations suivantes. Pour moi, il s’agit d’un
geste vital qui sauve du naufrage une mémoire qu’on a peu l’occasion de convoquer dans
le tourbillon d’une vie déracinée.
J’ai souvent injecté beaucoup de ma vie personnelle et privée à l’intérieur de mon travail.
Dans ce sens, je me sens très proche aujourd’hui d’une artiste comme Sophie Calle qui a
toujours placé sa vie au cœur de son œuvre. Chez Sophie Calle, on ne peut pas dire qui
prend le pas sur quoi ? Est-ce sa vie qui déborde dans son œuvre ? ou est- ce son œuvre qui
se répand dans sa vie ? De toute évidence, mon actuelle démarche s’inspire de sa manière
ouverte d’archiver sa vie ou LA vie avec l’humour, la malice, l’inventivité et la mélancolie
qui la caractérisent.
Du point de vue plastique, L’amour se porte autour du cou se rapproche de Saynètes co-
miques (1974) de Christian Boltanski. Dans ses photographies en noir et blanc coloriées
au pastel, Christian Boltanski recréait par le jeu et le simulacre, de faux souvenirs d’enfance
en se mettant en scène dans le rôle de différents membres de sa famille. Le rapprochement
qu’on peut faire à L’amour se porte autour du cou et Saynètes comiques, se situe à l’endroit
précis d’une méthode de travail qui consiste à réaliser un concept, en utilisant les moyens
du bord les plus petits, les plus simples et les plus accessibles possible. Et à l’endroit d’une
esthétique spécifique au système de la débrouille et de l’artisanat, où les formes inattendues
suscitent l’étonnement et l’émotion.
Rima Samman