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Nouveau Grand Tour
Puy-de-Dôme
Résidence

Nouveau Grand Tour

Du 09.01.2025
au 01.03.2025
Résidence

Nouveau Grand Tour

Adele Dipasquale

 

Résidence Guest – Nouveau Grand Tour
à Clermont-Ferrand, France
09.01.25 – 01.03.25

Né·e en 1994, vit et travaille entre La Haye, Pays-Bas, et l’Italie.

Sur les pas des auteur·ices et militant·es féministes et décoloniales, Adele Dipasquale s’interroge : quelles expressions, quels langages peuvent exister en marge des discours patriarcaux dominants ? Par le biais de l’écriture, du film analogique, de la performance et de l’expérimentation vocale, l’artiste engage une résistance linguistique et communicationnelle, à la recherche d’une voix/e émancipatrice. Le silence, l’inintelligible, l’ésotérique et les dialectes encodés des enfants deviennent alors autant de postures résilientes, rebelles, autonomes, de refus actifs de s’aligner sur le ton de l’oppression.
Au cours de ses recherches, iel s’est rendue à l’évidence : les mots forment des mondes, paramètrent nos réalités. Ils renferment à la fois une puissance normative et un potentiel subversif, paradoxe qui ne peut que s’apparenter à de la magie. Pour briser le sortilège de la conformité, Adele Dipasquale propose dans ses travaux récents d’investir pleinement le terrain de l’ésotérisme, d’offrir nos corps à la résonance des voix silenciées. Par une pratique de l’hommage collectif, de la citation incarnée, iel aspire à produire une polyphonie qui ne se laisse pas circonscrire, un héritage subversif et multiple qui s’affranchit des prescriptions du langage.

 

Résidence Nouveau Grand Tour en partenariat avec l’Institut Français Italia, l’Institut Culturel Italien de Paris – Ministero degli Affari Esteri e della cooperazione internazionale, et la DGCC.

Sigrún Gyða Sveinsdóttir

 

Résidence croisée Reykjavík
à Clermont-Ferrand, France
17.01.25 – 01.03.25

Née en 1993, vit et travaille entre Amsterdam, Pays-Bas et Reykjavík, Islande.

Les récits que Sigrún Gyða Sveinsdóttir déploie à travers ses œuvres narrent des univers aux multiples contrastes. Le chant lyrique s’y pratique en vêtements de sports. Ces derniers combinent textiles techniques et éléments tricotés et teintés selon des savoirs-faire ancestraux. La narration s’articule en rimes, la course devient chorégraphie collective, le terrain, mais aussi la tribune se meuvent en scènes pour opéras intimes. Les sagas s’écrivent au féminin.
Dans ces univers anachroniques, quelque part entre histoire lointaine et science-fiction, la pratique sportive n’est plus synonyme de compétitivité et de performance, mais de complicité, de rapport à soi, aux autres et à l’environnement. L’équipe apparaît comme métaphore de la communauté, le vestiaire devient un safe space dans lequel se retrouver entre pairs, se ressourcer et s’entraîner pour des combats plus nobles que la compétition individualiste : ceux contre les injonctions sociales et les normes genrées, mais aussi contre le changement climatique que l’artiste érige en ennemi ultime, sorte de boss final du jeu à travers lequel elle nous guide. Si l’artiste use d’humour, il n’y a rien de dérisoire ici : rien de plus sérieux que le jeu !1 Celui-ci est en effet un terrain de prédilection pour expérimenter et assimiler la vie sociale, mais aussi pour réinventer les règles et imaginer les mondes en devenir. Dans les œuvres de Sigrún Gyða Sveinsdóttir, le jeu sportif se superpose au jeu de scène, pour, dans un effet de catharsis, nous questionner sur notre propre agentivité et capacité d’agir sur le monde : « Dans le drame que nous appelons vie, nous avons toustes un rôle à jouer ». Fort heureusement, « nous sommes toustes dans la même équipe ».2

1. Johan Huizinga, Homo ludens – Essai sur la fonction sociale du jeu, Editions Gallimard, 1951
2. Sigrún Gyða Sveinsdóttir, The Corridor, 2023. Laine teintée à la main, bois et installation vidéo (14:38)

 

Résidence croisée Reykjavík, en partenariat avec Nylistasafnio (The Living Art Museum), l’Ambassade de France en Islande, l’Alliance Française Reykjavik et SÍM residency, et soutenue par Culture Moves Europe.

Adele Dipasquale

 

Résidence Guest – Nouveau Grand Tour
in Clermont-Ferrand, France
09.01.25 – 01.03.25

Born in 1994, lives and works between The Hague, Netherlands, and Italy.

Following in the footsteps of feminist and decolonial authors and activists, Adele Dipasquale asks: which expressions, which languages can exist outside of dominant patriarchal discourses? Through writing, analog film, performances and vocal experimentations, the artist engages in linguistic and communicational resistance, in search of an emancipatory voice. Silence, the unintelligible, the esoteric and children’s encoded dialects then become various resilient, rebellious and autonomous stances, active refusals to align with the tone of oppression.
In the course of their research, they came to realize the obvious: words form worlds, set parameters for our realities. They hold both normative power and subversive potential, a paradox that can only be regarded as magic. In order to break the spell of conformity, Adele Dipasquale’s recent work suggests fully investing the territory of the esoteric, offering our bodies to the resonance of silenced voices. Through a practice of collective homage and embodied reference, they aspire to produce an ungraspable polyphony, a subversive and multiple heritage that frees itself from the prescriptions of language.

 

Nouveau Grand Tour residency, in partnership with the Institut Français Italia, the Institut Culturel Italien de Paris – Ministero degli Affari Esteri e della cooperazione internazionale, and the DGCC.

Sigrún Gyða Sveinsdóttir

 

Reykjavík cross residency
in Clermont-Ferrand, France
17.01.25 – 01.03.25

Born in 1993, lives and works between Amsterdam, Netherlands and Reykjavík, Iceland.

The narratives Sigrún Gyða Sveinsdóttir unfolds through her works are rich in contrast. In them, lyrical singing is performed in sportswear, while garments combine technical textiles with knitted and hand-dyed elements, showcasing ancestral craftsmanship. Her stories are expressed in rhymes, where races transform into collective choreographies, and fields and grandstands become stages for intimate operas. Sagas are told through a feminine voice.
In these anachronistic universes — between distant history and science fiction — sports are no longer about competition and performance but rather about connection, to oneself, to others, and the environment. The figure of the team becomes a metaphor for community, and the locker room evolves into a safe space where peers can recharge and prepare for battles nobler than individualistic contests. Those against social injunctions and gender norms, as well as confronting climate change, which the artist identifies as the ultimate enemy — a kind of final boss in the game she invites us to navigate.
Although the artist employs humor, her message is far from trivial, nothing is more serious than games!1 They offer the perfect arena to experience and internalize social life, but also to reinvent rules and imagine future worlds. In Sigrún Gyða Sveinsdóttir’s work, sports and stage play overlap, creating a cathartic effect that challenges our sense of agency and our capacity to impact the world. As she reminds us: “In the drama we call life, we all have a role to play.” Fortunately, “we’re all on the same team.”2

1. Johan Huizinga, Homo ludens – Essai sur la fonction sociale du jeu, Editions Gallimard, 1951
2. Sigrún Gyða Sveinsdóttir, The Corridor, 2023. Hand-dyed wool, wood and video installation (14:38)

Nouveau Grand Tour