du 19 septembre 2020 au 21 février 2021
Caroline Achaintre, Michel Aubry, Jean Baudrillard, Marc Bauer, Carole Benzaken, Christian Boltanski, Miriam Cahn, Katerina Christidi, Clément Cogitore, Gregory Crewdson, Agnès Geoffray, avec la participation de P J Harvey, Camille Henrot, Fabian Marcaccio, Seamus Murphy, Gerald Petit, Émilie Pitoiset, Éric Poitevin, Şerban Savu, Loredana Sperini, Nancy Spero, Elly Strik, Sandra Vásquez de la Horra
Vernissage : le 19 septembre 2020 à 14h, suivi à 17h d'une visite de l'exposition avec Jean-Charles Vergne, commissaire de l'exposition
Commissariat : Jean-Charles Vergne, directeur du FRAC Auvergne
Horaires : du mardi au samedi, de 14h à 18h, et le dimanche de 15h à 18h. Fermeture les jours fériés, les 24 et 31 décembre.
Visites guidées les samedis à 15h et 16h30 et les dimanches à 16h30. Du fait des restrictions sanitaires, l'exposition est temporairement fermée.
Entrée libre et gratuite
Structure : FRAC Auvergne
Site internet du FRAC Auvergne
Du fait de la crise sanitaire, l'exposition est prolongée jusqu'au 21 février 2021.
"L’idée de cette exposition est née il y a presque un an et sa conception a débuté
il y a plusieurs mois, bien avant que ne se déclare la pandémie de COVID-19.
La question s’est posée de maintenir ou non cette exposition telle qu’elle avait
été imaginée, par crainte que l’on puisse y voir une tentative de récupération
d’événements récents et sensibles. Le thème même de l’exposition, à la fois fondé
sur la figure féminine de l’oracle et sur la prédiction et les signes d’un effondrement
global, devait nous obliger à cette interrogation.
Elle ne sera sans doute pas perçue comme elle l’aurait été quelques mois
auparavant, si les événements mondiaux récents n’avaient pas eu lieu. Ne pouvant
être soupçonnés du moindre opportunisme et arguant du fait qu’il soit – à l’inverse
– difficile de ne pas tenir compte de la réalité de cette période sombre, nous avons
choisi de conserver ce projet, tel qu’il avait été conçu à l’origine, considérant
aussi que les œuvres qu’il réunit constituent pour certaines les témoignages et
les signes d’une prise de conscience générale et vitale qu’il nous faut développer
dans les années futures.
Avec son film The Evil Eye ("le mauvais œil"), Clément Cogitore s’est vu décerner
en 2018 le prestigieux Prix Marcel Duchamp par le Centre Pompidou, obtenu avec
le concours du FRAC Auvergne qui fut chargé de défendre sa candidature. Cette
collaboration féconde entre notre institution et l’artiste permet désormais au film
de figurer dans notre collection, faisant suite à l’acquisition, en 2017, des Indes
Galantes.
The Evil Eye est ici placé au cœur de l’exposition, sa bande-son traversant tous les
espaces, dans un dialogue avec les autres œuvres, telle une litanie présageant
l’avènement d’une inéluctable fin du monde. Élégie poignante empruntant
autant aux grands mythes qu’aux méthodes de manipulation des foules les plus
éprouvées par la publicité comme par la propagande, The Evil Eye en appelle aux
figures anciennes de la sorcière et de l’oracle pour éclairer notre époque d’une
lumière prémonitoire et funeste.
Le mauvais œil, figure archaïque de l’anathème, trouve dans cette exposition ses
déclinaisons les plus diverses. Puisant dans les représentations enracinées dans
la croyance et le mythe, le mauvais œil se manifeste aussi par l’évocation de
grandes tragédies historiques – dévastation guerrière ou désastre économique,
effondrement des Twin Towers, haine raciale – et par l’omniprésence de figures
féminines énigmatiques, prophétiques ou menaçantes qui, telles les trois Parques
de la mythologie romaine, semblent tisser les fils d’une destinée fatale."
Jean-Charles Vergne
Directeur du FRAC Auvergne
Commissaire de l’exposition
Clément Cogitore, The Evil Eye, 2018, Vidéo, 14 min, Collection FRAC Auvergne.